L'artiste espagnol Miguel Amate naît le 3 mars 1944 à Carthagène. Il nomme son travail, non art brut mais art brutal.
Pour résister à l'ennui d'une éducation militaire et religieuse, il prend l'habitude de dessiner dès l'âge de 7 ans. Adolescent il quitte l'école, exerce divers métiers, travaille dans des discothèques.
A 22 ans Miguel Amate s'établit à Stockholm comme décorateur au ministère de la culture suédois. Il quitte la Suède pour l'Angleterre, où il vend des oeuvres au collectionneur Walter Husley, puis part en Allemagne.
Mais c'est à Paris, où il s'installe en 1969, que Miguel Amate trouve finalement le climat lui permettant de s'exprimer.
Miguel Amate se fait connaître par ses poupées géantes, sorte de pantins effrayants, qu'il réalise à l'aide de chiffons et de divers accessoires qui lui tombent sous la main : capsules de bière, vieux clous, épingles à nourrice, badges, jouets cassés, etc.
Dans un désordre hétéroclite, Amate récupère toute la pauvre pacotille du quotidien qu'il amalgame à ses créatures afin d'obtenir des ambiances particulières, ambiance de guerre, d'accident, d'érotisme ou de faits divers.
Miguel Amate expose notamment à la Galerie Jacob dans une exposition intitulée "Les singuliers de l'art" en 1978, à la Galerie Jean-Pierre Lavigne de Paris, etc.
"Les poupées de Miguel sont désarticulées comme le sont nos existences si nous acceptons honnêtement de regarder au-delà des apparences immédiates. Miguel injurie, interpelle une certaine réalité parce qu'il quête une autre réalité, bien sûr plus réelle, plus humaine, mais qui nécessite pour lui de réaliser la profanation, j'allais presque dire de l'hostie, puisque nous sommes dans l'Espagne catholique." André Laude, dans "L'érotisme funèbre des poupées de Miguel Amate"
par Laurent Danchin |
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